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FR Lutte Ouvrière

L’organisation des transports en France, comme à l’échelle de l’Europe, illustre le caractère irresponsable du capitalisme tant sur le plan social qu’environnemental. Soumis à la loi du profit des grands groupes capitalistes et non à l’intérêt général, le transport de marchandises et de voyageurs est aberrant.

Alors que les experts du climat n’ont cessé d’alerter sur les conséquences catastrophiques du réchauffement climatique, et de la pollution atmosphérique, la part du transport ferroviaire de marchandises dans l’Union européenne est passée de 1971 à aujourd’hui de 45% à 17%. Dans la même période, le transport par route est passé de 37 à 73%. En France, le fret ferroviaire, ouvert à la concurrence depuis 2003, a été divisé par deux et ne représente plus que 15% du secteur. Les axes routiers, dont l’entretien est laissé à la charge des collectivités, sont surchargés de poids lourds, empoisonnant l’existence des habitants des territoires traversés.

Concernant le transport de voyageurs, son évolution est tout aussi catastrophique : faute d’investissement et d’entretien dans les infrastructures ferroviaires, une fraction considérable du réseau ferré et de ses équipements est frappée de vétusté. Sur 4900 km de voies, des ralentissements sont imposés. En région parisienne, les usagers des transports subissent quotidiennement, pannes, retards ou suppressions de trains. L’absence d’entretien des voies a conduit à de nombreux accidents dont celui de Brétigny sur Orge en 2013, qui a causé la mort de sept voyageurs.

Faute d’entretien, près d’un tiers du réseau ferré est menacé de disparition, des prétendues “petites lignes” pourtant vitales pour les habitants et l’avenir des régions concernées. Plutôt que d’investir massivement dans la construction et la régénération du réseau, la SNCF, sous l’injonction des gouvernements successifs remplace les trains par des bus, au mépris de la pollution atmosphérique et multiplie encore les risques d’accidents routiers. Et bien souvent, les travailleurs n’ont plus d’autre choix que d’utiliser leur voiture pour se déplacer, occasionnant des frais et de la fatigue supplémentaire.

Des gares sont fermées partout sur le territoire, malgré l’opposition des populations concernées.

L’ouverture à la concurrence des transports ferroviaires de voyageurs, pas plus que dans d’autres services publics comme l’énergie, ne se traduira par une baisse des tarifs.

Elle ne fera qu’accélérer l’abandon des lignes jugées non rentables économiquement ou à une hausse de leurs tarifs ou des impôts locaux. Même des lignes ou des gares TGV jugées non rentables d’un point de vue capitaliste sont aussi sur la sellette.

Concernant les travailleurs des transports, les suppressions massives d’effectifs et leur éparpillement croissant dans de multiples sociétés ont considérablement dégradé leurs conditions de travail et font peser un risque majeur sur leur sécurité et celle de la circulation.

Concernant la sécurité routière, l’effondrement du pont de Gênes à l’été 2018 a illustré à quel point le capitalisme même dans les pays les plus riches est aujourd’hui incapable d’entretenir les infrastructures vitales à l’économie. En France, 17% des chaussées et un tiers des ponts ont besoin de réparations. 7% des ponts présentent un risque d’effondrement.

L’entretien des routes est laissé par les capitalistes du transport routier à la charge des collectivités. Le budget de l’Etat, lui, est dévoré par le parasitisme des grands groupes et de leurs actionnaires milliardaires. Tous les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, se sont pliés à leurs diktats, privatisant des entreprises et services publics, une fois les investissements réalisés, pour permettre aux actionnaires d’encaisser les dividendes, comme dans le cas des autoroutes.

Dans le domaine des transports comme dans toute l’économie, le capitalisme montre que la recherche du profit est incompatible avec l’intérêt des classes populaires et plus généralement avec l’avenir de l’humanité.

Avant d’être discutées et adoptées dans les parlements et autres institutions européennes autant que nationales, les décisions sont en réalités prises dans les conseils d’administration des grands groupes industriels et financiers. Et tous les partis et politiciens qui aspirent à gouverner dans le cadre du système capitaliste acceptent de se soumettre à leur dictature.

Le parti Lutte ouvrière qui présente une liste aux élections européennes de mai 2019 affirme au contraire que les travailleurs, pour avoir le droit à une vie digne, doivent  prendre sur les profits du grand patronat et lui contester sa mainmise sur les richesses qu’ils ont créées.

Comme dans les autres domaines, aucun progrès ne sera réalisé en ce qui concerne les transports, leur prix, leur organisation, leur impact sur l’environnement et sur le quotidien des hommes et des femmes, sans remettre en question le pouvoir de cette minorité de capitalistes sur l’économie.

En supprimant le secret commercial, en imposant leur contrôle sur l’ensemble des décisions et sur leur application, les travailleurs ont les moyens d’imposer une toute autre organisation de l’économie et des transports : permettre la gratuité des transports en commun, leur développement harmonieux en fonction des besoins de la population et des générations à venir et ceci de l’échelon local à l’échelon international.

Ils pourront mettre fin à la concurrence anarchique des sociétés et des moyens de transports et au contraire permettre leur parfaite intégration et articulation pour répondre aux besoins croissants de déplacement des populations.

Ils pourront imposer l’embauche massive et immédiate de centaines de milliers de travailleurs dans la construction et l’entretien de voies ferrées, d’infrastructure et de matériel de transports collectifs.

Mais il faut au préalable retirer le permis de conduire l’économie à la classe capitaliste qui mène la société vers la ruine, la catastrophe économique, sociale et environnementale.

C’est pour affirmer la capacité des travailleurs à diriger collectivement l’économie dans l’intérêt du plus grand nombre que Lutte ouvrière sera présente aux élections européennes.

Je vous prie d’agréer, Messieurs, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Pour la liste Lutte ouvrière aux Elections européennes

“Contre le grand capital, le camp des travailleurs”Nathalie Arthaud